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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/135

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DE L’HOMME,

fanatique, fléau de l’univers présent et passé. C’est à elle qu’on doit cet unique et premier axiôme de la morale,

Que le bonheur public soit la suprême loi.

Peu de gouvernements sans doute se conduisent par cette maxime ; mais doit-on en imputer la faute aux philosophes ? ce seroit leur faire un crime de leur impuissance. Quand l’architecte a donné le plan, le devis et la coupe du palais, il a rempli sa tâche : c’est à l’état d’acheter le terrain et de fournir les fonds nécessaires à sa construction. L’architecte de l’édifice moral c’est le philosophe. Le plan est fait. Qu’on leve les obstacles qu’une stupidité religieuse ou tyrannique met aux progrès de la morale, c’est alors qu’on pourra se flatter de porter la science