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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/166

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NOTES DE LA SECTION X.

est content. Que s’ensuit-il ? Que l’homme est un prodige de babil dans son enfance, et de non-sens dans l’âge mûr.

Pour former le jugement d’un éleve que faut-il ? Le faire d’abord raisonner sur ce qui l’intéresse personnellement. Son esprit s’est-il étendu ? il faut le lui faire appliquer à de plus grands objets ; exposer pour cet effet à ses yeux le tableau des lois et des usages des différents peuples ; l’établir juge de la sagesse, de la folie de ces usages, de ces lois, et lui en faire enfin peser la perfection ou l’imperfection à la balance du plus grand bonheur et du plus grand intérêt de la république. C’est en méditant le principe de l’utilité nationale que l’enfant acquerroit des idées saines et générales de la morale ; son esprit, d’ailleurs, exercé sur ces grands objets, en seroit plus propre à toute espece d’étude.

Plus l’application nous devient facile, plus les forces de notre esprit se sont accrues. On ne peut de trop bonne heure