Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
DE L’HOMME,

l’homme sans foi est à plaindre, non à punir. L’excès de l’inhumanité, c’est de persécuter un infortuné. La tolérance est-elle admise ? le paradis n’est plus la récompense de l’assassin et le prix des grands attentats.

L’église est un tigre. Enchaîné par la loi de la tolérance[1], il est doux. Sa chaîne se rompt-elle ? il reprend sa premiere fureur. Par ce qu’a fait autrefois l’église les princes peuvent juger de ce qu’elle feroit encore si on lui rendoit son premier pouvoir. Le passé doit les éclairer sur l’avenir.

Le magistrat qui se flatteroit de faire concourir les puissances spiri-

  1. La multiplicité des religions dans un empire affermit le trône. Des sectes ne peuvent être contenus quepar d’autres sectes. Dans le moral, comme dans le physique, c’est l’équilibre des forces opposées qui produit le repos.