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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 12.djvu/9

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DE L’HOMME,

nations : les peuples sont par la crainte et l’espérance intéressés à recevoir sa loi ; et les visions du prophete deviennent bientôt l’opinion de la moitié de l’univers.

Mais les progrès de la vérité ne sont-ils pas plus rapides que ceux de l’erreur ? Oui, lorsque l’une et l’autre sont également promulguées par la puissance. La vérité par elle-même est claire ; elle saisit tout bon esprit. L’erreur, au contraire, toujours obscure, toujours retirée dans le nuage de l’incompréhensible, y devient le mépris du bon sens. Mais que peut le bon sens sans la force ? C’est la violence, la fourberie, le hasard, qui, plus que la raison et la vérité, ont toujours présidé à la formation des opinions générales.