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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/10

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Le bonheur,
Poëme allégorique.


Chant premier.


Plongé dans les ennuis, l’homme, disois-je un jour,
Est-il donc au malheur condamné sans retour ?
Quels vents impétueux, ô puissante Sagesse,
De l’île du Bonheur me repoussant sans cesse !
Que d’écueils menaçants en défendent les bords !
Ô si tous les mortels, jetés loin de ses ports,
Errent au gré des vents et sans mâts et sans voiles,
Si leur vaisseau perdu méconnoît les étoiles,
Viens me servir de guide. Eh ! que puis-je sans toi ?
J’ai cherché le bonheur ; il a fui loin de moi.
Séduit par une longue et trop vaine espérance,
J’erre dans les détours d’un labyrinthe immense.
Est-ce dans les plaisirs, est-ce dans la grandeur,
Que l’homme doit poursuivre et trouver le bonheur ?
Sagesse, c’est à toi de résoudre mes doutes :
De la félicité tu peux m’ouvrir les routes.