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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/147

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elle vous trouve une imagination féconde : votre ouvrage lui paroît plein de diamants brillants. Mais qu’il y a loin de tant de talents et de tant de graces à un ouvrage correct ! La nature a tout fait pour vous. Ne lui demandez plus rien, demandez tout à l’art. Il ne vous manque plus que de travailler avec difficulté. Vingt bons vers en quinze jours sont mal-aisés à faire ; et, depuis nos grands maîtres, dites-moi qui a fait vingt bons vers alexandrins de suite. Je ne connois personne dont on puisse en citer un pareil nombre : et voilà pourquoi tout le monde s’est jeté dans ce misérable style marotique, dans ce style bigarré et grimaçant, où l’on allie monstrueusement le trivial et le sublime, le sérieux et le comique, le langage de Rabelais, celui de Villon, et celui de nos jours. À la bonne heure, qu’un