Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LETTRE XI.

Mon aimable ami, qui ferez honneur à tous les arts, et que j’aime tendrement, courage ! macte animo. La sublime métaphysique peut fort bien parler le langage des vers : elle est quelquefois poétique dans la prose du P. Malebranche ; pourquoi n’acheveriez-vous pas ce que Malebranche a ébauché ? C’étoit un poëte manqué, et vous êtes né poëte. J’avoue que vous entreprenez une carriere difficile ; mais vous me paroissez peu étonné du travail. Les obstacles vous feront faire de nouveaux efforts. C’est à cette ardeur pour le travail qu’on reconnoît le vrai génie. Les paresseux ne sont jamais que des gens médiocres, en quelque genre que ce puisse être.