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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/12

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LETTRE IV.

A HELVÉTIUS
voyageant en Allemagne.

Eh bien ! depuis que dans d’autres climats
Vous portez loin de nous vos pensers et vos pas,
Par-tout, Helvélius, vous aurez vu des hommes ;
Ceux de l’antiquité, ceux du siecle où nous sommes,
Diogene nouveau, vous les connoissez tous.
Il les estimoit peu : que nous en direz-vous ?
Le soleil en faisant sa ronde
Éclaire mille esprits divers.
L’un paroît en cet univers
Ne respirer que le malheur du monde ;
Un autre, presque aussi pervers,
Peu sensible au bonheur, peu touché des revers ;
Sur tout ce qui se passe en la machine ronde,
Insensible, muet, ne s’échauffant de rien,
Regarde du même œil elle mal et le bien ;