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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/7

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LETTRE II.

Au même.

Je suis fatigué, monsieur et cher ami, d’avoir tant écrit de vile prose sans aucune espérance d’en voir jamais rien imprimé de mon vivant. Je n’ai plus le courage de faire de longues entreprises de travail ; ma mémoire s’affoiblit tous les jours. Il me faut des occupations que je puisse quitter et reprendre à volonté. J’ai repris le goût des vers, pour lesquels vous m’aviez si fort passionné il y a vingt-cinq ans et plus. On veut que je finisse le poëme du Bonheur. Il s’en faut bien que j’en aie si bonne opinion que mes amis. Vos vers m’ont dégoûté des miens. Mais vous n’aimeriez pas me voir commenter,