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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/80

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tage. Elle croit lui devoir toute sa prospérité, qui n’est cependant que l’art d’un habile négociant faisant servir à sa fortune la sottise et l’incurie de ses voisins. Mais attendons qu’ils se réveillent, que leurs tyrans s’avilissent au point de s’en faire mépriser. Alors, d’eux-mêmes, les états reprendront une nouvelle vie. Il est temps qu’ils songent à devenir libres.

Les gouvernements des grands états vont tous sourdement au despotisme, comme l’homme qui a toujours sa tendance naturelle vers son intérêt personnel. Les lumieres y naissent souvent trop tard pour éclairer les causes qui l’accélerent. Ce n’est presque jamais que dans l’état de maladie qu’on s’occupe des vices qui minent la constitution ; et souvent il arrive que l’ignorance des remedes ou les essais qu’on en fait accélerent la mort.