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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/97

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lumieres : il est inévitable. Pour les circonscrire dans de certaines limites, le génie despotique de Richelieu n’a pu imaginer que les académies, où les esprits, pour ainsi dire éjointés, n’avoient que la liberté de prendre le vol qui conviendroit au protecteur qui les soudoyoit. Heureusement nos meilleurs philosophes ne se sont pas laissé prendre à ce piege. Quelques uns se sont bien glissés dans ces corps ; mais, par la circonspection de leur conduite, ils ont fait tolérer la hardiesse de leurs idées. Si les académies n’ont point propagé les connoissances humaines, du moins elles n’y ont pas nui comme les universités.

Observez que les peuples anciens, quoiqu’ils n’eussent point de corps enseignants, n’ont jamais pensé que l’ignorance fût bonne à quelque chose ; que César et Cicéron dans le sénat