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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/13

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miracles rapportés dans les Mémoires

    dit M. l’abbé de Fleury, ne peuvent jamais nuire. Ce n’est qu’en perfectionnant la raison humaine, ajoute M. Hume, que les nations peuvent se flatter de perfectionner leur gouvernement, leurs lois et leur police. L’esprit est comme le feu ; il agit en tous sens. Il y a peu de grands politiques et de grands capitaines dans un pays où il n’y a pas d’hommes illustres dans les sciences et les lettres. Comment se persuader qu’un peuple qui ne sait ni l’art d’écrire ni celui de raisonner puisse se donner de bonnes lois, et s’affranchir du joug de cette superstition qui désole les siecles d’ignorance ? Solon, Lycurgue, et ce Pythagore qui forma tant de législateurs, prouvent combien les progrès de la raison peuvent contribuer au bonheur public. On doit donc regarder ces académies de province comme très utiles. Je dirai de plus que, si l’on considere les savants simplement comme des commerçants, et si l’on compare les cent mille