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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/107

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DE L’HOMME.

approchent, le cheval est le seul qui ne les flatte point, et qui leur casse le cou s’ils le gouvernent mal. »

(57) Plus un gouvernement est despotique, plus les ames y sont avilies et dégradées, plus on s’y vante d’aimer son tyran. Les esclaves bénissent à Maroc leur sort et leur prince lorsqu’il daigne lui-même leur couper le cou.

(58) Les souverains corrompus par la flatterie sont des enfants gâtés. Habitués à commander à des esclaves, ils ont souvent voulu conserver le même ton avec leurs égaux, et en ont été quelquefois punis par la perte d’une partie de leurs états. C’est le châtiment que les Romains infligerent à Tigrane, à Antiochus, etc., lorsque ces despotes oserent s’égaler à des peuples libres.

(59) Est-on riche ? on veut être loué comme riche. A-t-on de la naissance ? on veut être loué comme gentilhomme. Est-on bien fait ? on veut être loué pour sa taille. En fait de louange, on n’est