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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/128

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SECTION V, CHAP. I.

ouvrage, mais le nôtre. Un propos vicieux est, dans la bouche d’un enfant, une herbe étrangere dont le vent apporte la graine. »

Dans la premiere de ces citations M. Rousseau croit que c’est à l’organisation que nous devons nos vices, nos passions, et par conséquent nos caracteres.

Dans la seconde, au contraire, il croit (et je le crois comme lui) qu’on naît sans vices, parcequ’on naît sans idées ; mais par la même raison on naît aussi sans vertus. Si le vice est étranger à la nature de l’homme, la vertu lui doit être pareillement étrangere. L’un et l’autre ne sont et ne peuvent être que des acquisitions (1). C’est pourquoi l’on est censé ne pouvoir pécher qu’à sept ans, parcequ’avant cet âge on n’a encore aucune idée précise du juste et de l’injuste, ni au-