Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
DE L’HOMME,

rité ; et vous n’aurez près de vous que des méchants, parceque vos lois les auront rendus tels. L’homme, indifférent au mal par sa nature, ne s’y livre pas sans motifs. L’homme heureux est humain ; c’est le lion repu.

Malheur au prince qui se fie à la bonté originelle des caracteres (12) ! M. Rousseau la suppose : l’expérience le dément. Qui la consulte apprend que l’enfant noie des mouches (13), bat son chien, étouffe son moineau, et que, né sans humanité, l’enfant a tous les vices de l’homme.

Le puissant est souvent injuste ; l’enfant robuste l’est de même : n’est-il pas contenu par la présence du maître, à l’exemple du puissant, il s’approprie par la force le bonbon ou le bijou de son camarade ; il fait pour une poupée, pour un hochet, ce que l’âge mûr fait pour un titre ou un sceptre. La