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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 9.djvu/207

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DE L’HOMME,

se rassemblent pour former une société ; ces hommes fondent une nouvelle ville ; leurs voisins la voient s’élever d’un œil jaloux : les habitants de cette ville, forcés d’être à-la-fois laboureurs et soldats, se servent tour-à-tour de la bêche et de l’épée. Quelles sont dans ce pays la science et la vertu de nécessité ? La science militaire et la valeur ; elles y sont les seules honorées ; toute autre science, toute autre vertu, y est inconnue. Tel fut l’état de Rome naissante, lorsque foible, lorsqu’environnée de peuples belliqueux, elle ne soutenoit qu’à peine leurs efforts.

Sa gloire, sa puissance, s’étendirent par toute la terre. Mais Rome acquit l’une et l’autre avec lenteur ; il lui fallut des siecles de triomphes pour s’asservir ses voisins. Or, ces voisins asservis, si les guerres civiles dûrent,