Aller au contenu

Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

égarés et perçants tressaillit ; ensuite saisissant d’un geste brusque son couvre-chef il se couvrit ; puis, se levant, sans ajouter un mot, il s’éloigna vers la ville, avec une grande dignité.

— Qui est-ce ? demandai-je à M. Canabol qui haussait les épaules :

— Un malheureux fou qu’obsède la disgrâce d’être maigre. Il ne rêve que graisse et lard. Il a dû vous raconter sa métamorphose, les orgies de Boulus et les plaisirs de la corpulence ? Il n’est rien de tel que la vue d’un étranger fait comme vous et moi pour réveiller sa manie… Un brave homme, à cela près, et pas méchant.

— Un fou, murmurai-je. J’aurais dû m’en douter.