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Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/173

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— Je les remplace par la certitude que vous serez heureux.

— Qu’elle vous entende, M. Canabol !

Au-dessus de nous, un volet claqua. Levant les yeux nous vîmes un bras de femme nu et blanc hors d’un peignoir de soie à verts ramages. Puis une tête ébouriffée, un sourire :

— C’est elle, soufflai-je.

M. Canabol ôta cérémonieusement son grand chapeau de philosophe. Et me tendant la main :

— Mes compliments, dit-il.

Cependant mon amie avait quitté la fenêtre. Midi approchait. Les gens de mer commençaient à s’attabler aux terrasses des cabarets. Il y avait dans l’air quelque chose d’aigre et d’amollissant. Nous ne trouvâmes, M. Canabol et moi, plus rien à nous dire. Il s’éloigna de son pas égal et lourd. Je vis son veston d’alpaga briller sur son large dos, ainsi qu’un bouclier noir sur l’arrière-train d’un éléphant de guerre.