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Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/186

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de temps à autre il s’essuyait le front, et, d’un geste roide, fourrait son mouchoir dans la pochette de son veston. Il s’arrêta : « Je vous en prie, dit-il, finissons-en. Je passerai sur tout, j’oublierai tout. Suivez-moi à Paris… » Je fis non, de la tête.

« Alors il s’est passé quelque chose d’incroyable. Je vous le donne en mille… Il a chancelé puis, d’un bloc, il est tombé sur une chaise et, le visage dans les mains, il s’est mis à pleurer. Il pleurait comme un gosse, non comme un homme. Eh ! ne me croyez pas insensible, mon cher ! Mais ces larmes-là n’auraient pu attendrir qu’une sotte. Le mieux que l’on puisse penser c’est qu’il avait le chagrin coléreux d’un garnement dont on contrarie les caprices. Mais ce devait être pis encore. Là, franchement entre nous, je crois qu’il versait de ces larmes que les hommes de sa sorte ont toujours prêtes au bord des cils et sous lesquelles fond tout de suite la résistance des