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Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/193

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cloche du déjeuner. Nous passâmes dans nos chambres. Un instant plus tard nous revenions ensemble. Dans le couloir, comme nous allions descendre, elle me prit aux épaules. Je crois que mon silence la touchait et la troublait un peu :

— Allons, dit-elle, allons, vous n’allez pas faire le méchant.

Elle arrangea ma cravate et me frappa sur les joues, de ses deux mains, en riant. Puis elle me regarda, monsieur, une fois encore de ce regard dont je vous ai parlé. Je n’y tenais plus. J’allais la saisir, l’emporter chez moi. Vous ai-je dit que cela se passait dans le couloir ? Le second coup du dîner retentit. Des portes s’ouvraient. Il fallut descendre.

À table, nous ne pûmes échanger que des paroles insignifiantes. Vous pensez bien que les domestiques avaient jasé : on nous observait.

Une espèce de placier pérorait à la table d’hôte, l’air farce avec l’accent du Lot-et-Ga-