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Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/203

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de poings. Je suis ton homme. Mais je te conseille de t’accommoder de l’aventure. Angèle ne veut plus de toi. Elle ne veut pas encore de moi, mais cela peut venir. D’ici là je me considérerai, vis-à-vis de quiconque, comme un défenseur qu’elle a librement choisi. Prends-le comme il te plaira. Toutefois, je souhaite, en souvenir de notre jeunesse et d’une amitié qui eut ses beaux jours, que tu choisisses le parti d’un galant homme. J’ai dit.

Il hésita, prit sur le guéridon son feutre dont il creusa le pli par contenance et, se tournant vers sa femme, il demanda :

— Alors, le divorce ?

Elle se tut.

— C’est bien, dit-il encore.

Il nous salua, non sans une certaine impertinence, et sortit. Le bruit de ses pas s’éloigna. Nous entendîmes claquer la grille de l’ascenseur, un timbre retentit, puis une corne d’auto.