Aller au contenu

Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la nécessité. Si cet homme n’était pas le mauvais sujet que je vous dis, sa femme ne l’eût point quitté, je ne serais point tombé amoureux d’elle, et mes aventures ne m’eussent ni conduit dans cette aimable province, ni procuré l’agrément de vous connaître.

Quoi qu’il en soit, je fus si bien mêlé à l’existence du paroissien en question que, témoin à son mariage, portant la valise jusqu’au marchepied du wagon qui l’emportait en voyage de noce, je devins (comme il fallait s’y attendre) l’indispensable ami de son jeune foyer, l’agréable rigolo, sans qui la lune de miel finirait par sembler fade, celui qui, la mauvaise saison venue, souffle sur les nuages et nettoie l’amoureux horizon des jeunes époux. Regardez-moi bien : je suis cet homme-là.

Cela dura six ans ! Six ans, durant lesquels je recueillis, avec la placidité bouffie d’un bronze sous le toit à clochettes de sa pagode, les confi-