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Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/25

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Cela durerait encore et je porterais, d’un cœur paisible, les paquets et les secrets de la maison, si nous ne nous étions tous trois, un beau jour, mis en tête de voyager. C’est à Londres que commença mon tourment.

Si surprenant que cela puisse paraître aux yeux d’un provincial comme vous — soit dit sans vous désobliger — les voyages ne facilitent point les fredaines d’un mari, j’entends d’un mari qui court le monde entier, avec sa femme et un vieux camarade. Rien ne vaut pour la commodité, l’adultère à domicile, où il reste à celui que l’on trompe la ressource de fermer les yeux. En route, c’est une autre affaire. Les halls d’hôtels, les couloirs de grands express, les galeries de transatlantiques ne laissent rien dans l’ombre…

Bref, un après-midi, au Russel, où nous étions descendus, l’épouse, rentrant à l’improviste dans