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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/119

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.


de Paris historique et archéologique, plusieurs paysagistes à l’eau-forte, tout en cherchant le pittoresque à travers Paris, ont fait de l’histoire et de la plus intéressante. Dans tous les culs-de-sac, cours, impasses où le marteau de l’expropriation doit passer, on les voit accourir la pointe où le crayon à la main. Ils se sont donné à tâche de conserver les souvenirs d’un autre âge que la démolition disperse, et leurs travaux joignent à un réel mérite artistique la valeur d’un document authentique.

Méryon, qui vécut des années dans les tours de Notre-Dame, Martial, Flameng, Brunet-Debaines, Maxime Lalanne, sont les zélés historiographes du vieux Paris. Je rencontrai un jour ce dernier dans la cour de la Marmite ; il était entouré d’une société qui n’avait pas même le médiocre avantage d’être mêlée… Une vieille femme l’avait vu disposer quelques feuilles de papier sur un carton qu’elle prit naïvement pour un éventaire ; elle s’approcha de l’artiste :

« Un cahier de papier, s’il vous plaît ? fit-elle en présentant une pièce de deux sous.

— Je n’en tiens pas, ma brave femme, — répondit Lalanne en souriant.

— Tu ne vois pas, la vieille, reprit un des