nous montre ici, en regard du peintre studieux,
le type exact du paysagiste qui ne connaît pas
le prix du temps. Pendant que le premier s’évertue
à saisir au passage le nuage qui fuit, le
rayon soudain qui éclate, l’autre, étendu sur
l’herbe, se livre au culottage de sa pipe, sous
je ne sais quel prétexte fallacieux ; car le paresseux
a toujours mille bonnes raisons de ne rien
faire. Certes, il déplore amèrement aujourd’hui
le nombre considérable de pipes fumées « en
attendant l’effet » ; mais il ne peut plus les ressaisir,
ces longues heures de far niente, vécues
horizontalement sur l’herbe, à l’ombre des
meules, sur les foins odorants, ou gaspillées
plus maladroitement encore à jouer « des consommations
» autour d’une table d’auberge ! Il a
beau se reprocher là criante injustice avec laquelle
il rejetait sur l’indocilité du parasol ou
sur la prétendue conspiration des éléments la
responsabilité de sa mollesse et de son indolence,
il est trop tard. Il lui faut essuyer maintenant
les semonces et les quolibets de ses
camarades.
Le plaisir de se revoir après une longue absence et le besoin de s’entr’aider de conseils réciproques amène en effet, l’hiver, entre les