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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/241

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

intelligence large et compréhensive, grandit l’importance de son sujet jusqu’à le noyer dans le vide. On dirait de ces images fantasmagoriques, précises d’abord, qui perdent de leur netteté à mesure qu’elles se développent et s’évaporent bientôt dans les ténèbres qui les environnent. Dans ces livres-là, il sera question de genèse, de synthèse, de cycles, de palingénésies et autres inventions à l’usage des esprits profonds. Celui-ci, plus borné mais trop absolu, veut à toute force clouer l’art sur le lit de Procuste de sa formule. Un troisième, rempli d’admiration pour lui-même, se prend naïvement pour le parangon de l’idéal et du Beau. Il conclut dans le sens des tendances de son esprit et des qualités qu’il se suppose. D’autres enfin, et c’est le plus grand nombre, faisant abstraction de leur sentiment personnel, — ce qui leur est facile, et pour cause, — s’efforcent de s’élever jusqu’à cette impartialité qui plane dans les sphères supérieures ; mais, devenus insignifiants à force d’impersonnalité, ils ne rencontrent sur les sommets que ces thèses de convention, ces généralités banales, ces solutions toutes faites, puisées aux courants qui dominent et qui sont, à une certaine