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L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.


vigoureux, je sais bien, moi, dans quels tubes je les trouverais !… »

Tout à l’heure, il eût volontiers brisé ses pinceaux de dépit de se voir si loin de son modèle, mais en ce moment il ne doute plus de rien : Gusman ne connaît plus d’obstacles. Il semble que la Muse de la peinture lui ouvre toutes grandes les portes d’or de l’Idéal et lui révèle les arcanes du grand art.

C’est que cela coûte peu à l’imagination, de concevoir les chefs-d’œuvre ! c’est que le rêve qui n’a pas à compter avec les entraves matérielles, le rêve, absolu dans sa notion instantanée du beau, est aussi enivrant que l’incubation est longue et douloureuse ! Mais quand l’idée a besoin, pour s’incarner, du concours de la volonté, quand le rêve devient labeur, ce ne sont plus alors le plus souvent que désertions et défaillances…