Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/282

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866 LES II II Kl t. \ Il II KS DE L'INDE

tli ><Mt de Gunâdhya- Ainsi placé aux derniers confins de la littérature sanscrite, ce Sômadêva prolonge en mi sillage lumineux La lignée des vieilles Eables qu'on réédite sans plus y croire et pour n'y plus trouver, comme Ovide au siècle d'Auguste, qu'une admirable matière à mettre en vers élégants el souples : d'un coloris varié, d'une verve inépuisable, il n'a des moralités qu'un faible souci ; son ^ënie est de conter, sans autre arrière pensée; mais encore écrase-t il rarement le récit sous les ornements du style, bien qu'il en possède à fond toutes les ressources. Soit qu'il redise,après tant d'autres, la touchante histoire du roi Çibi (p. 156), ou qu'il promène dans un monde enchanté de fées et de génies un long roman d'amour dou- loureux et sensuel, ou qu'il s'apitoie et s'égaie à la fois du cas de l'homme sensible à qui un cheveu à travers sept matelas cause une cruelle insomnie, il garde un sentiment de la mesure vraiment excep- tionnel pour son temps et son pays. L'Arioste de l'Inde, est-ce trop dire, si l'on considère que l'Arioste marque une aurore et Sômadêva un dé- clin?

Il est impossible de quitter ce domaine sans dire un mot du type littéraire, spécifiquement boud- dhique, désigné sous le nom d'Avadâna, et repré- senté par un très grand nombre de recueils sanscrits (népalais), notamment par YAvadânaçataka « Cen- turie de Légendes » et le Divyâvadâna « la Légende

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