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168 LES LITTÉRATURES DE L'INDE

La Vâsacadattâ, de Subandhu, el la Kâdambart, de Hài.ui, ainsi intitulées du nom de leurs héroïnes, sonl d'interminables histoires d'intrigue et d'amour, dont la fastidieuse lecture n'est guère utile qu'au seul point de vue de la connaissance des mœurs et des idées de l'Inde médiévale : les caractères do femmes sont passifs et sans relief; ceux d'hommes, légers et volontiers efféminés; les aventures os- cillent entre la banalité courante et le merveilleux, pins banal encore s'il se peut. Quanl à la l'orme extérieure, on en jugera par le roman de Dandin, sur lequel il convient de s'étendre davantage, à titre de type général du genre romanesque, — type en partie infidèle d'ailleurs, car le style en est simple en comparaison de celui de la Kâdambarî.

L'auteur ne s'est pas mis en frais d'imagination pour établir la donnée initiale du Daçaîcumâraca- rita « Aventures des dix Infants ». Un roi de Magadha, vaincu en bataille rangée par un roi de Ma lava, s'est enfui et a cherché un refuge dans une forêt du mont Vindhya, où son épouse a enfanté un fils, le prince Ràjavâharia. Successivement en- suite, on lui a apporté dans sa solitude neuf enfants trouvés, abandonnés par suite de diverses circons- tances romanesques, et qui se trouvent être, eux aussi, des fils de rois vaillants et malheureux. Ces dix infants ont grandi ensemble comme des frères, et, parvenus à l'âge d'homme, s'apprêtent à courir aventure pour rétablir leur fortune. Dans le bois

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