Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/339

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germer sur son propre sol, et s’était élevée des avant Platon à des hauteurs de pensée qui ont étonné Schopenhauer. Certes, nous ne saurions éprouver pour cette Inde, lointaine encore que sœur, la sympathie et la gratitude dont nous nous sentons redevables envers la Grèce qui nous a formés et nous éclaire encore de ses divins rayons. Mais nous ne saurions oublier que son isolement géographique a été le seul obstacle à ce qu’elle s’acquît les mêmes titres à notre admiration. Bien plus : peut être les revendiquerait elle à bon droit, s’il nous était donné de pénétrer le mystère des effluves qui, partis d’elle, ont pu vivifier l’atmosphère intellectuelle de l’Occident ; car ce qu’un a nommé le miracle grec, — comme tous les miracles en histoire, — qu’est-ce autre chose, au fond, que notre incurable ignorance des sources où la Grèce elle-même a puisé ?