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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/124

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CX
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


obstinées se tournaient encore vers le soleil couchant, mais l’humanité n’a pas de ces mélancolies. Elle marche devant elle, sans savoir si c’est vers la nuit ou vers la lumière, écrasant sans pitié les défenseurs attardés des causes vaincues et laissant les morts ensevelir leurs morts.

Les livres hermétiques sont les derniers monuments du paganisme. Ils appartiennent à la fois à la philosophie grecque et à la religion égyptienne, et par l’exaltation mystique ils touchent déjà au moyen âge. Ils représentent bien l’opinion commune de cette population alexandrine si mêlée, sans cesse tiraillée en sens contraires par des religions de toute sorte, et faisant un mélange confus de dogmes hétérogènes. Entre un monde qui finit et un monde qui commence, ils ressemblent à ces êtres d’une nature indécise qui servent de passage entre les classes de la vie organisée : les zoophytes, sortes d’animaux-plantes ; les amphibiens, demi-reptiles, demi-poissons ; les ornithodelphes, qui ne sont ni des oiseaux ni des mammifères. Ces créations mixtes sont toujours au-dessous de chacun des groupes qu’elles rattachent l’un à l’autre. Dans l’histoire des idées