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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/20

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VI
ÉTUDE SUR L'ORIGINE


sage a donné, en français, un sens très-vague et très-général. Ainsi le monde et la nature signifient pour nous la même chose, tandis que ϰόσμος (kosmos) et φύσις (phusis) représentent des idées très-différentes. Nous opposons sans cesse l’esprit à la matière : en grec πνεῦμα (pneuma) a presque toujours un sens matériel et ὕλη (hulê) un sens abstrait. Le mot âme rend très-imparfaitement ψυχή (psuchê) qui pour les Grecs était à peu près synonyme de ζωή (zôê), la vie. Toutes les finesses de l’analyse psychologique des Grecs nous échappent ; nous n’avons pas même de mots pour rendre θυμός (thumos) et ἐπιθυμητιϰόν (epithumêtikon).

Ces difficultés de mots ne sont pas les plus grandes. Quoique la langue d’Hermès n’offre pas de ces constructions savantes qui rendent si difficile une traduction littérale de Thucydide, de Pindare ou des chœurs tragiques, son style est presque toujours obscur, et le traducteur ne peut le rendre plus clair, car cette obscurité est plus encore dans la pensée que dans l’expression. L’Asclèpios, qui n’existe qu’en latin, offre les mêmes difficultés que les textes grecs. Quelques passages cités en grec par Lactance permettent de croire que cette vieille traduction, qui paraît antérieure à saint Augustin, devait être assez