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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/319

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LIVRE III.

coupant le bois des forêts spontanées, ils passeront d’une rive à la rive opposée pour se chercher les uns les autres. Les secrets intimes de la nature, ils les poursuivront jusque dans les hauteurs et voudront étudier les mouvements du ciel. Ce n’est pas encore assez ; il ne reste plus à connaître que le point extrême de la terre, ils y voudront chercher l’extrémité dernière de la nuit. S’ils ne connaissent pas d’obstacles, s’ils vivent exempts de peine, à l’abri de toute crainte et de tout souci, le ciel même n’arrêtera pas leur audace et ils voudront étendre leur pouvoir sur les éléments. Apprends-leur donc le désir et l’espérance, afin qu’ils connaissent aussi la crainte des accidents et des difficultés, la douloureuse morsure de l’attente trompée. Que la curiosité de leurs âmes ait pour contrepoids le désir et la crainte, le souci et l’espérance vaine. Que leurs âmes soient en proie aux amours mutuels, aux espoirs, aux désirs variés, tantôt satisfaits, tantôt déçus, afin que la douceur même du succès soit un appât qui les attire vers de plus grands maux. Que le poids de la fièvre les accable et brise en eux le désir. »

Tu souffres, Hôros, en écoutant le récit de ta mère ? L’étonnement et la stupeur te saisissent devant les maux qui s’abattent sur la pauvre humanité ? Ce que tu vas entendre est plus triste encore. Les paroles de