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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/68

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LIV
ÉTUDE SUR L’ORIGINE

un doute sérieux. Une scholie de Psellos sur ce passage annonce que depuis longtemps on y a reconnu l’influence juive. « Ce sorcier, dit cette scholie en parlant d’Hermès, paraît avoir très-bien connu la sainte Écriture… Il n’est pas difficile de voir quel était le Poimandrès des Grecs : c’est celui que nous appelons le prince du monde, ou quelqu’un des siens, car, dit Basile, le diable est voleur, il pille nos traditions. »

Les rapports du Poimandrès avec l’Évangile de saint Jean sont encore plus manifestes :


POIMANDRÈS.

« Cette lumière, c’est moi, l’intelligence, ton Dieu, antérieur à la nature humide qui sort des ténèbres, et le Verbe lumineux de l’intelligence, c’est le Fils de Dieu.

Ils ne sont pas séparés, car l’union c’est leur vie.

La parole de Dieu s’élança des éléments inférieurs vers la pure création de la nature, et s’unit à l’Intelligence créatrice, car elle est de même essence (ὁμοούσιος (homoousios)).

En la vie et la lumière consiste le père de toutes choses.
SAINT JEAN.

« Dans le principe était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu.

Il était dans le principe avec Dieu.

Toutes choses sont nées par lui, et rien n’est né sans lui, de tout ce qui est né. « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes.