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Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/22

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oublié qu’une chose : c’est qu’il appartenait à un peuple tragique, dont la plus minime partie seulement avait à peine conquis sa place au soleil et que, dans l’ombre des boutiques, des sacristies et des bureaux de presse, on s’apprêtait à ramasser les calomnies destinées à la lui ravir. La grandeur de Herzl est précisément d’avoir saisi dans toute sa profondeur la signification des évènements qui se préparaient et d’en avoir pris virilement son parti. Le jour où, après mûres réflexions, il fut convaincu qu’il faisait fausse toute et que décidément la vie, pour un Juif de sa trempe, ne pouvait décemment se présenter sous les espèces d’une comédie amusante, il dépouilla résolument sa défroque de clown et, au grand ébahissement de ceux qui croyaient le mieux le connaître, il fit subitement figure de prophète…

« L’État Juif, essai d’une solution moderne de la question juive », fut écrit dans les quelques mois qui précédèrent le retour