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Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/222

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billet de chemin de fer ? Cela n’existe pas. Et cependant la chose est très simple. Chacun garde sa langue, qui est la chère patrie de sa pensée. En ce qui concerne la possibilité du fédéralisme de langues, la Suisse nous offre un exemple décisif. Nous resterons aussi là-bas ce que nous sommes à présent, et nous ne cesserons jamais d’aimer avec une douce mélancolie nos patries, d’où nous avons été écartés.

Les jargons rabougris et corrompus dont nous nous servons présentement, ces langues de ghetto, nous nous en déshabituerons. C’étaient les langues clandestines des prisonniers. Nos instituteurs consacreront à cela leur attention. La langue la plus utile à la circulation générale s’établira sans contrainte comme langue principale. Notre communauté ethnique est particulière, unique ; à vrai dire, nous ne nous reconnaissons comme appartenant à la même race qu’à la foi de nos pères.