Aller au contenu

Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une autre. Mais nous leur montrons le chemin de la Terre Promise. Et contre la terrible puissance de l’habitude doit combattre la superbe puissance de l’enthousiasme.

Les persécutions ne sont plus aussi malignes qu’au moyen-âge. Oui, mais notre sensibilité s’est accrue, de sorte que nous ne sentons pas la diminution de la souffrance. La longue persécution a surexcité nos nerfs.

Et, dira-t-on encore : l’entreprise est désespérée, même si nous obtenons le pays et la souveraineté, parce que seuls les pauvres s’en iront ? Eh ! mais ce sont justement ceux-là dont nous avons tout d’abord besoin ! Les desperados seuls sont bons comme conquérants.

Quelqu’un dira-t-il : oui, si cela était possible on l’aurait déjà fait ?

Autrefois ce n’était pas possible. Mais c’est possible maintenant. Il y a encore cent ans, cinquante ans, c’eût été une