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Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/44

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Chacun peut s’en convaincre. De sorte que, si l’on veut caractériser d’un mot cet essai d’une solution de la question juive, il ne faut pas l’appeler une « fantaisie », mais tout au plus une « combinaison ».

Je dois tout d’abord défendre mon projet contre l’accusation d’utopie. A vrai dire, je ne fais, par là, que mettre en garde les esprits superficiels contre l’erreur qu’ils pourraient commettre en émettant un jugement trop hâtif, car il n’y aurait nulle honte à avoir écrit une utopie humanitaire. Je pourrais me ménager aussi un facile succès littéraire en présentant aux lecteurs qui se veulent distraire, mon projet sous la forme d’un récit romanesque irresponsable. Mais il ne s’agit point ici d’une de ces utopies aimables comme en ont développées de nombreux auteurs avant et après Thomas Morus, et je crois la situation des Juifs dans différents pays assez grave pour rendre déplacé tout préambule folâtre.