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Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/152

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habitué le sultan à des commissions respectables, — ajoutons que sur ce qui restera, tous frais prélevés, le gouvernement marocain ne recevra probablement rien. Il y a les dettes du sultan à payer, il y a les opérations du genre de l’affaire Perdicaris-Erraissouli, une des plus joyeuses, etc., etc., enfin il convient de conserver une réserve pour le service des coupons, en attendant l’organisation complète des douanes, etc., etc.

Quelque chose d’admirable, en somme.

L’emprunt fut « un succès qui fait le plus grand honneur à la Banque de Paris et des Pays-Bas ».

On paiera les armes de M. Schneider. Les vieilles créances de MM. Gautsch et Jaluzot vont rentrer. Un groupe va lancer des mines… Est-ce que tout cela ne doit pas nous satisfaire ?

Qu’importe la réaction fatale des Marocains lorsqu’ils auront compris cette opération ! Qu’importent les haines des gens du Maghzen qui, n’ayant point reçu la « commission » donnée à ceux qui acceptèrent l’emprunt, se vengeront en révolutionnant leur pays contre nous. Qu’importe !

La France n’a-t-elle pas bien rempli son rôle, tel que l’Ignotus de M. Delcassé le définissait dans le Figaro du 20 septembre 1903 :


« Le rôle de la France est de s’assurer, par des avantages économiques que rend naturels et nécessaires une communauté de besoins, par une association de plus en plus étroite d’intérêts, par une influence morale grandissante, ce que notre place dans l’histoire, notre devoir aux yeux de la civilisation et enfin notre avenir ne nous permettent, sous aucun prétexte, de laisser prendre par personne. »


Quand on a lu ce qui précède, on est en mesure de goûter la saveur de cette élégante phraséologie.