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Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/411

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lui reste la ressource d’échapper aux conséquences du cantonnement progressif vers les froides régions en gagnant quelques sous dans le mouvement économique déterminé par la circulation des soldes officielles, le bétail, lui, n’a point cette ressource. Chassé du bon pâturage par le colon, le bétail, sur les pâturages maigres, froids, crève.

Ce n’est pas une théorie ; c’est un fait.

Il suffit d’étudier les statistiques pour s’en rendre compte. Avec la précaution de leur demander ce qu’elles disent réellement.

Ainsi dans son exposé de la situation générale M. Revoil désirait en 1903… pour le voyage présidentiel… nous montrer Une Algérie prospère, une Algérie dont la prospérité prouverait bien la richesse naturelle, une richesse merveilleuse capable de gager encore bien des emprunts à destination de colonisation officielle. Et M. Revoil avait sans doute aussi le désir de bien établir cette idée que les développements de la richesse algérienne coïncidant avec son administration devaient en être le résultat. Il nous dit que le troupeau algérien va bien. Preuve l’exportation du mouton. Et il donne ce tableau :


1870 242 : 096 moutons exportés.
1880 470 : 310
1890 975 : 902
1900 922 : 537
1901 1.178 : 833
1902 1.346 : 966


Pour le lecteur qui ne sait pas, qui ne se méfie point, ce tableau suffit. L’idée de prospérité, de richesse naturelle y éclate, on l’accepte. La conviction est fuite,

Et elle est fausse.

En effet, pour nous montrer l’augmentation de la