Aller au contenu

Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je n’ai ni pieds ni mains ; l’air seul est mon soutien ;
De mes mains, de mes pieds je me sers à merveille ;
Je n’ai point de gosier, je bois et mange bien ;
Je dors de bien bon cœur, jamais je ne sommeille.
J’ai l’œil et le nez fin, je ne vois, ni ne sens ;
Un souffle me détruit ; du vent le plus terrible
La fureur, contre moi, les coups sont impuissants ;
Je suis muette, aveugle, en tout point insensible ;
L’aspect d’un bon dîner réjouit mes esprits ;
Et, quand je suis frappé, je pousse de grands cris.


161. Logogriphe.

 
Je suis de ma nature un être assez petit.
Et, malgré mon grand nom, mon mérite est fort
mince.
Je me couvre parfois du manteau de l’esprit,
Et j’amuse souvent Paris et la province.
Je suis pour les oisifs un objet très commode,
Je vous inscris sans peine au nombre des auteurs ;
Je partage mon trône avec deux de mes sœurs ;
Et, si l’on me méprise on n’est point à la mode
(En province, s’entend) ; et si quelque lecteur
Voulant me disséquer, désire me connaître,
Qu’il cherche dans dix pieds de diverse grandeur :
Aussitôt à ses yeux un métal va paraître ;