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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/151

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Pour aller en pèlerinage,
Et que le sort de mes amis
Se trouve entièrement soumis
Au bon succès de mon voyage.
Je ne vais jamais de côté,
Que pour tuer un adversaire,
Qu’une course un peu téméraire
Aurait trop près de moi porté.
Ma marche lente est bien plus sure
Que celle de maint et maint fou,
Que bien souvent, à l’aventure,
On voit courir sans savoir où.
Suivant avec persévérance
Le sentier qui me fut tracé,
Pas à pas toujours je m’avance
Vers le but que l’on m’a fixé ;
Et lentement, avec prudence,
Conduit par une habile main
Je fais à la fin mon chemin ;
Mais, quand j’ai fourni ma carrière,
Changeant et de sexe et de nom,
On me voit changer de manière,
Et d’allure comme de ton ;
Je frappe et d’estoc et de taille
Tous ceux qui s’opposent à moi,
Et je décide la bataille,
En faisant prisonnier le roi.