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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/162

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De l’abeille un produit, et puis notre existence,
Cet endroit vers lequel soupire tout marin,
Enfin l’état d’un homme abruti par le vin.


208. Énigme.

Des deux sexes connus je tiens au plus léger ;
Pourtant je suis femelle et me plais à changer ;
Je traverse les airs d’une course rapide ;
Par moi le trépas vole, et suit le fer perfide ;
Aglaé, s’échappant du milieu des plaisirs
Vient assoupir sur moi ses mourants souvenirs ;
J’embellis du guerrier la menaçante armure,
J’orne de la beauté l’élégante parure ;
Mais parfois m’entr’ouvrant sous l’acier destructeur
Une couleur funèbre altère ma candeur ;
De la main qui me guide alors tenant la vie,
Je maudis mon destin ou je m’en glorifie ;
Je fais grâce au coupable ou l’envoie au trépas ;
J’affermis un ministre ou je le jette à bas.
Sensible avec Racine, avec Ducis brûlante,
Sublime avec Lavigne, avec Janin mourante,
Je lègue à mes enfants, mère sans équité,
Ou l’épicier vengeur, ou l’immortalité.
Et cette énigme, enfin, instrument de tes peines,
J’en suis la mère aussi ; mon sang court dans ses
veines.