Aller au contenu

Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 
Ma mère a fait jaser souvent ;
Ma sœur, honnête, douce et sage,
Vaut mille fois mieux que nous trois,
Et n’a personne sous ses lois.
De l’Olympe à l’humble chaumière,
J’embrasse la nature entière.
Je visite peu les palais ;
Je fuis la grandeur, l’opulence,
C’est dans les champs que je me plais.
Je suis colère, un rien m’offense ;
Je suis bon, facile, indulgent,
Je suis léger comme le vent,
Et je me pique de constance.
Je suis timide, circonspect,
Hardi, violent, plein d’audace.
Je peste, je gronde et menace,
En parlant toujours de respect ;
Je suis gai jusqu’à la folie,
Et souvent des plus grands plaisirs
Je passe à la mélancolie ;
Impétueux dans mes désirs,
Quelquefois, suivant l’occurrence,
Je sais m’armer de patience.
Je suis aveugle, clairvoyant ;
Je ne vois rien, rien ne m’échappe.
Je suis crédule, défiant ;
Tout m’est suspect et tout m’attrape.