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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/192

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C’est pour m’y retenir qu’on me lâche souvent.
J’excite sans égard et les ris et les larmes,
Je ramène la paix, je fais courir aux armes,
J’enfante la folie, et j’aide à la raison :
Pour l’un je suis un bien, et pour l’autre un poison.
Je renverse et soutiens ; on en rit, on me gronde.
On me trouve à la fois sur la terre et sur l’onde.
Le plus riche mortel possède mes faveurs ;
Le plus vil, comme lui, savoure mes douceurs :
Sage ou prostituée, il n’importe, on m’adore.
On déchausse une belle, on me décoiffe : quoi !
Tu ne peux, cher lecteur, me deviner encore ?
Il faut donc que tu sois aussi bouché que moi.


266. Énigme.

En peu de mots, voici les traits
Auxquels on peut me reconnaître :
J’aime à parler, j’aime à paraître ;
J’aime à prôner ce que je fais ;
J’aime à grossir ce que je sais ;
J’aime à juger, j’aime à promettre ;
J’annonce les plus beaux secrets :
Je n’en ai qu’un, celui de mettre
Tous les sots dans mes intérêts.