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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/232

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Si d’un mortel l’audace téméraire
S’est attiré ma colère et mes traits,
Malheur à lui ! mes traits et ma colère
À son audace ont coûté des regrets.

Sur ma cuirasse et mes brillantes armes,
Un art divin sème la pourpre et l’or :
Mais à quoi bon leur éclat et mes charmes ?
J’offre aux humains un plus noble trésor.

Quoiqu’en mon sein respire un grand courage,
Je hais la guerre, elle coûte à mon cœur.
Jamais la paix, dans un instant d’orage,
De mes combats n’accuse la longueur.

Oui, la paix seule, où s’illustrent mes veilles,
La paix, cent fois, est plus chère à mes yeux ;
Les plus doux fruits, les plus rares merveilles,
De mes plaisirs sont le prix glorieux.

Mon cœur se plaît dans une république
Que j’enrichis de dons toujours nouveaux,
Et c’est ainsi que les monts de l’Attique
Ont du jadis leur gloire à mes travaux.

Dans tous les temps, ma divine industrie
Offrit aux arts un exemple cité ;
Quoi d’étonnant ? le ciel est ma patrie,
Si l’on en croit la docte antiquité.