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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/324

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478. Logogriphe.

Je tiens t’offrir, lecteur, un composé bizarre ;
Car, sans changer de nom, phénomène assez rare,
Je suis tout à la fois végétal, homme, oiseau,
Homme, dans ce pays mon destin est très-beau,
Je dirige, à mon gré, le char de la victoire,
Et conduis les héros au temple de mémoire :
Oiseau, ma seule étude est de faire l’amour ;
Arbre, je rafraîchis de la chaleur du jour.
Monté sur mes neuf pieds, si l’on me décompose,
le suis un végétal plus brillant que la rose ;
Un temple révéré de plus d’un connaisseur ;
Un des plus sûrs moyens de jouir du bonheur ;
Dans les jeux de Thalie, un rival de Molière ;
Une vieille monnaie, emblème de misère ;
De l’habitant des airs l’asile ingénieux ;
Enfin de tous les arts l’art le plus difficile,
Qui conduit quelquefois à l’immortalité,
Je suis ce qui fait naître et détruit la beauté ;
Un quadrupède ignoble, entêté, mais utile ;
Le cachet désastreux de la caducité ;
Un espace de temps ; un grand saint ; une ville
Un animal friand, rusé, très-fin chasseur ;
L’antithèse de tout ; un célèbre empereur,
Que n’a peint épargne l’affreuse calomnie ;