Ô prodige ! en perdant ma tête,
Je lève vers les cieux une orgueilleuse tête,
Tandis qu’en conservant ma tête.
Le caprice, en tyran, me gouvernai sa tête.
À la postérité je passe sans ma tête ;
Comme une ombre, un éclair, je passe avec ma tête ;
J’illustre les héros eu déposant ma tête ;
Je règne sur les faits, en reprenant ma tête ;
Je puis orner la tête.
Quand je garde ma tête ;
Et je sors de la tête,
Quand je n’ai plus ma tête ;
Enfin je fais avec ma tête,
Aux coquettes tourner la tête..
Pour t’aider, cher lecteur, à deviner mon nom,
Je ne demande ici nulle combinaison.
En latin, en français trois pieds forcent mon être,
Sans les décomposer tu peux me reconnaître :
Mon latin, tous les ans, fait naître les jasmins,
Décore tes bosquets, embellit tes jardins :
Mon français moins brillant ne t’offre qu’un reptile.
Adieu, mon cher lecteur, je demeure tranquille.