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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/446

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Ou sème mon dernier,
Le beau sexe, par ton, feint d’avoir mon entier.


656. Énigme.

Heureux celui qui sait bien m’employer !
Malheur à qui de moi fait un emploi frivole !
Bien cher, dans plus d’un cas, on voudrait me payer ;
Quand je m’enfuis, on se désole :
On me regrette alors qu’on m’a perdu.
Et ce regret est toujours superflu.
Tour à tour à mon gré j’ôte et donne la vie,
Sans être charlatan, je suis bon médecin :
J’offre un remède souverain
Contre plus d’une maladie.
Je sais calmer surtout les soucis, le chagrin ;
Mais parfois je suis sourd, et mon cœur est d’airain.
De suspendre mon vol en vain on me supplie.
On a beau me tuer, enfin je vis toujours.
Si par moi la beauté sans cesse est embellie,
On la voit aussi chaque jour
Par mes ravages enlaidie.
À mon vaste pouvoir chacun cède à son tour.
Je fais languir souvent le plaisir et l’amour.
Je parais long… quand on s’ennuie ;
Près d’un aimable objet ou me trouve trop court.