Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Goûte, au sein d’une joie aimable,
Un bien présent, et l’oubli de ses maux.


688. Charade.

Estelle, étourdie et légère
(Mon dernier l’excusait) avait atteint quinze ans
Et déjà ses yeux pétillants
Annonçaient le désir de plaire.
Un jour que se mirant dans une eau fraîche et claire
Elle sourit à ses attraits naissants.
Colin folâtre et vif, des plus entreprenants,
Survint doucement par derrière ;
Il l’agaça d’abord et voulut l’embrasser.
La pauvrette eut beau résister,
De mon premier il se rendit coupable,
Mais n’en eut pas moins un baiser ;
Même il osa recommencer,
Et comme il était très-aimable,
Il fallut bien lui pardonner.
Fort du pardon de l’innocente,
Le traître sut surprendre un cœur trop confiant ;
D’aimer jusqu’à la mort Colin fit le serment :
Mais bientôt la jeune imprudente
Apprit trop tard, pour son malheur,
Où commence, où finit l’amour d’un séducteur.
Dès que pour obtenir un doux baiser d’Estelle,